Jules Durand, docker-charbonnier et syndicaliste, est condamné à mort en novembre 1910 pour un crime qu’il n’a pas commis. « Le Dreyfus des ouvriers » sera innocenté en 1918 par la Cour de Cassation mais il finira ses jours à l’asile psychiatrique. De cette affaire, il n’est resté aucune trace.
Dans le Havre d’aujourd’hui, la réalisatrice rencontre les hommes et les femmes qu’il aurait pu côtoyer : syndicalistes, dockers, juge, avocat, psychiatre, voisins, famille… chacun se souvient de cette histoire et interroge sa propre mémoire, les luttes ouvrières et la justice de classe dont il est le symbole.

Avec la voix de Pierre Arditi

« La condamnation de Durand est un crime. La protestation est alors un devoir. Prolétaires, sauver Durand, c’est vous sauver vous-mêmes… »

Anatole France (1910)
Le mot du producteur

MEMOIRES D’UN CONDAMNE de Sylvestre Meinzer, c’est un essai documentaire, un film de luttes, une tentative de porter la mémoire ouvrière … Le film part de, et raconte, l’histoire de Jules Durand, que certains appellent le « Dreyfus du Syndicalisme ».

Ouvrier charbonnier au port du Havre, condamné injustement à la peine de mort par une justice criminelle, gracié sous la pression d’une campagne internationale de soutien, rendu fou par la prison, enfin libéré et brisé… cet homme fut détruit pour ses engagements dans l’action syndicale… Il est un symbole dont ne reste aucune archive, il est l’oublié d’une histoire ouvrière effacée par le pouvoir.