intention du réalisateur

«Camille» est dans la lignée de ce que j’appelle mes films «politiques». Des courts métrages qui posent un regard interrogateur et critique sur le fonctionnement de notre société contemporaine.

La finance et ses petits soldats sont exactement dans le même état qu’il y a 12 ans. Les marchés restent toujours aussi exubérants, les indices financiers, comme la bulle immobilière, ont dépassé les sommets atteints avant la crise et le système économique est toujours assis sur une montagne de dettes, en majeure partie insolvable. On a beau répéter, experts à l’appui, que ce capitalisme-là est à bout de souffle, que nous sommes tout proche d’une prochaine crise bien plus importante encore, ce système continue pourtant à modeler le monde, la pensée et la culture.

L’histoire de Jérôme Kerviel, ce jeune loup de la finance qui fera «s’envoler» les milliards de la Société Générale, a évidemment été une des références pour ce projet. Le jeune courtier, à la fois coupable et victime, soldat actif et esclave consentant d’un système devenu incontrôlable, a fini broyé, telle la victime expiatoire dont le libéralisme avait besoin pour continuer son chemin en toute bonne conscience. Mais cela signifie t’il pour autant qu’il n’y a pas de nouveau Kerviel ?

Ramener le projet de ce film à une dimension plus personnalisée, plus individuelle que mes précédents opus, m’a semblé important. «Camille» sera donc l’histoire, entre grandeur et décadence, d’un jeune agent de change, un «trader», un «Loup de Wall Street» à la sauce franco-belge.

Il restait à trouver le point de vue et la forme du film…

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