Entretien avec la réalisatrice par un journaliste de Ouest France

Astrid Serafini, réalisatrice de No spare in New York, en avant-première ce soir au Cinématographe.

Comment est née l’idée de No spare in New York ?

J’ai moi-même passé un an et demi à New York, où j’ai vécu mes premières expériences de cinéma. J’avais envie de transposer cela. Avec deux personnages principaux : un musicien et son manager – des gens pas du tout aguerris pour affronter une carrière artistique à New York.

Le personnage central du film existe vraiment…

Oui, c’est le musicien Romain Marsault, alias Birds are alive. Je suis complètement fan de sa musique, une sorte de blues très trash. Et de sa démarche : il prend son matos et il va tout seul sur scène pour affronter le public.

C’est quelqu’un d’anachronique, à la fois anti-carriériste et très lucide. J’ai construit le film en me servant de sa musique, que ce soit ses albums ou les moments de live captés à New York.

Mais No spare est à mi-chemin entre documentaire et fiction. Pourquoi cet entre-deux ?

Mon penchant va vers le documentaire. Mais le docu travaillé, c’est-à-dire très mis en scène. Il faut bien connaître ses personnages et prévoir comment ils vont réagir quand ils sont mis dans certaines situations.

Je ne voulais pas faire de simples captations de concerts. Il fallait donc des noeuds dramatiques et notamment des rencontres. Je ne vois pas ces rencontres comme des moments de comédie, plutôt des moments où de la vie se crée.

New York est une ville éminemment cinématographique. Aviez-vous des références en tête en la filmant ?

Mon film préféré pendant toute ma jeunesse a été Taxi driver, de Scorsese, que j’ai dû voir environ vingt-sept fois ! J’adore aussi le travail de Ferrara dans The addiction ou encore Kids, de Larry Clark (j’étais d’ailleurs sur le tournage).

Mais je ne voulais pas que New York soit reflétée à chaque instant. C’était davantage le sentiment des personnages confrontés au côté mythique de la ville qui m’intéressait.

L’avant-première de No spare in New York a lieu au Cinématographe, dont l’avenir est incertain. Cette salle a compté pour vous ?

Oui ! C’est très important d’avoir ce genre de lieux en centre-ville. Ils font un super-boulot et il faut absolument les soutenir. Je suis très contente et fière que mon film soit projeté ici.

Astrid Serafini

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